📉 Une vacance de l’habitat plus forte que celle du commerce en centre-ville
L’observation de la population des centres-villes, en s’appuyant sur les IRIS Insee ou les données de carroyages, est instructive. A Laval, Saint-Lô, Roanne, Saint-Brieuc et même Cannes, il est fréquent d’observer des centres-villes qui ne regroupent que 10% à peine de la commune, soit une zone de chalandise de 5 000 habitants.
Dans la strate de ville inférieure (Montbéliard par exemple), le centre-ville ne regroupe plus que 2 500 habitants, soit un potentiel pour implanter seulement deux boulangeries, à peine une boucherie, etc.
Nos villes pôles de territoire se retrouvent ainsi avec des zones primaires de chalandise qui s’effondrent démographiquement…
On comprend mieux l’impact de l’habitat sur le commerce. Ce phénomène de faible occupation de l’habitat vient en plus se coupler à un phénomène de paupérisation des populations qui y vivent. Si les métropoles sont confrontées à un phénomène de gentrification qui nécessite de réimplanter du logement à loyer modéré, dans les villes moyennes et petites, c’est bien le phénomène inverse qui est à l’œuvre.
Une récente étude publiée par l’agence soulignait le même profil sociologique entre les habitants des centres anciens et ceux qui vivent en Quartier Politique de la Ville. Le premier défi du centre-ville, c’est de donner envie d’y vivre, c’est de cultiver l’attractivité ou la désirabilité résidentielle. Un défi à relever en quittant la simple (mais indispensable) rénovation du logement pour entrer dans une démarche de transformation de l’habitat pour l’adapter aux usages contemporains en développant une offre locative pas seulement pour les moins aisés, mais aussi pour les jeunes actifs quel que soit leur revenu, pour les familles.
Innover pour s’adapter à la demande
La période qui s’ouvre va donner de nouvelles opportunités d’innovations résidentielles pour s’adapter à de nouvelles demandes. Au-delà des résidences services pour seniors, des villes moyennes voient apparaître des investisseurs sur des résidences services pour les salariés afin de combler le déficit d’offres locatives pour les premières étapes du parcours résidentiel des jeunes actifs.
Des offres de Co-living (habitat individuel collectif avec espaces mutualisés tels que salle de sport, living-room partagé, buanderie collective) émergent face à une demande de personnes vivant seules de créer des écosystèmes de proximité. Des réutilisations de pieds d’immeubles anciens désertés par les commerces pour des usages collaboratifs (ateliers, stockage des vélos) viennent rendre la vie en cœur de ville plus attrayante.
Le concept Soho (Small Office Home Office)
Le sujet n’est plus la cellule de vie uniquement mais bien l’offre globale et servicielle associée pour passer d’une logique de logement à une logique de lieu de vie !
On pourrait aussi citer les concepts Soho. Rien à voir avec un quartier New-Yorkais ; Soho (comme Small Office Home Office), véritable « bureau à domicile » est un concept basé sur la cohabitation entre espaces professionnels (bureaux, ateliers, locaux d’activité) et logements.
Le Soho va s’inviter progressivement dans nos villes en misant sur l’économie d’espace et la multifonctionnalité. Un concept qui invite encore à repenser l’habitat de demain !