Le blog

Centres-villes : Comment passer de la revitalisation à la transformation ?

Passer de revitalisation à transformation des centres-villes - Agence LA! Lestoux & Associés

Apparition de la génération Z, croissance de la senior economy, nouveaux temps sociaux, nouvelles mobilités des actifs, prise de conscience environnementale, transformation de l’urbanisme avec la loi Climat et Résilience et le ZAN (comme Zéro Artificialisation Nette)…Une (R)évolution sociologique, sociétale et réglementaire majeure est à l’œuvre

Une révolution sociologique et sociétale majeure à l’œuvre

Une (R)évolution qui remet en cause d’abord le modèle sociologique, et par effet de cascade va remettre en cause le modèle d’aménagement des territoires hérités des années 70.

Une (R)évolution qui oblige à réinventer la désirabilité des villes et à imaginer les territoires de demain sans penser comme hier, à se préparer à entrer dans un monde nouveau à la fois digital et décarboné.

Au cœur de cette mutation sans précédent : les centres-villes, les cœurs de ville, en un mot ces lieux de centralité qui ont connu une paupérisation sans nom depuis quelques décennies, en particulier dans les villes moyennes. Après le temps de la revitalisation qui a conduit à panser les plaies et à prendre conscience des enjeux (avec l’extraordinaire rôle accélérateur des programmes Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain), voici le temps de la transformation et de l’adaptation aux nouveaux usages.

De la revitalisation à la transformation

Revitaliser (avec son corollaire moderniser le commerce, rénover l’habitat) était une étape indispensable mais a quelquefois conduit à refaire le passé et à oublier les signes d’un changement de modèle de société. Revitaliser a aussi souvent conduit à prolonger les réflexes ou travers du passé en pensant qu’il était encore possible d’agir pour les centralités tout en prolongeant les phénomènes de périphérisation du commerce, du tertiaire, de l’habitat.

Après l’ère de la revitalisation, voici l’ère de la transformation des centres-villes. Il ne s’agit pas de faire table rase du passé et du patrimoine de nos cœurs de ville, mais de saisir les opportunités que les nouveaux modes de vie apportent pour les centres-villes et que la crise sanitaire est venue accélérer. A l’heure de l’émergence de la génération Z, à la veille de l’explosion de la senior economy, à l’heure du télétravail, il semble qu’une période propice aux centres-villes s’ouvre ou, tout au moins, s’entrouvre…à condition d’adapter la structure urbaine, l’habitat, le commerce, les mobilités en centralité aux nouveaux usages. Comme le disait un élu d’une commune engagée dans cet exercice d’innovation territoriale pour son cœur de ville, il va falloir « Renverser la table en gardant les pieds sur terre ».

Facile à dire, mais beaucoup moins facile à faire. Néanmoins, l’expression illustre bien le changement de paradigme indispensable. L’enjeu est bien là de faire muter, de transformer, d’accélérer le changement, mais aussi (et plus que jamais) de réduire les points de blocage qui freinent l’investissement en cœur de ville. En effet, même si l’enjeu de la transformation des centres-villes n’a jamais été aussi fortement accompagné par les politiques nationales et régionales (en particulier sur l’ingénierie), ce défi sera relevé si et seulement si l’investisseur privé est là au rendez-vous. Le dispositif Denormandie a donné un premier signal aux investisseurs en cœur de ville.

Il faut aller plus vite, plus loin, en bâtissant des projets novateurs qui stimulent la désirabilité du centre-ville auprès des consommateurs, des habitants et des investisseurs.