Le centre-ville de la fin de semaine, plus « slow », et le centre-ville de semaine, plus pratique, seront conçus autour d’aménagements différents. Une transition importante qui interroge la gouvernance de l’espace public. Une ville des temps qui va devoir intégrer aussi de nouvelles temporalités d’ouverture des commerces et des services publics
Réfléchir la ville selon les usages
Il va falloir quitter les dogmatismes et essayer de réfléchir la ville selon les usages. Certains diront qu’il faut des rues piétonnes, des villes sans voiture. Face à ces interrogations, nous pouvons répondre que tout dépend des temporalités de vie. Une ville moyenne dépeuplée, dont l’activité dépend d’une zone de chalandise rurale où la voiture sera encore longtemps le moyen de transport quasi unique (même si la voiture se doit d’être à l’avenir moins polluante), n’a pas beaucoup d’intérêt à exclure la voiture.
Il s’agit plutôt de concilier avec des zones de rencontres. Et peut-être que les rues du centre-ville devront être circulées en semaine l’hiver et être piétonnes l’été et/ou le week-end. La ville doit évoluer au rythme des rythmes de vie et en évitant les aménagements définitifs qui figent les espaces, qui tendent les relations pour affirmer une dimension d’urbanisme affectif et réversible.
L’adaptagilité
Un concept que nous résumons autour du mot « adaptagilité ». Contraction des mots adaptabilité et agilité, le concept d’adaptagilité constitue un objectif majeur pour le devenir de nos villes. Littéralement, il s’agira de penser une ville plus hybride et modulable à même de répondre à l’évolution constante de nos modes de vie.
Alors oui, imaginons une ville réversible, moins inscrite dans le marbre et plus ouverte à un urbanisme éphémère. Comme le disais Darwin, « les espèces qui survivent le mieux ne sont ni les plus fortes ni les plus intelligentes, mais bien celles qui s’adaptent le mieux au changement ».